Patrimoine : l'école Marie-Bordas
4 Novembre 2022Qui était Marie Bordas dont le nom a été donné à une école de notre quartier ?
Marie Baptistine Bordas, née Artiges (1877-1963) est originaire d'Égletons (Corrèze), d'un père meunier et d'une mère issue d'une famille de fermiers.
Elle entre à l'école normale d'institutrices de Tulle en 1895, puis à l'ENS de Fontenay-aux-Roses de 1896 à 1898. Elle devient professeur de lettres et chargée des fonctions d'économe à l'école normale de Tulle de 1900 à 1907. Puis elle est successivement directrice des écoles normales de Mende, Carcassonne, Limoges, et Lyon où elle assure la fonction de 1923 à 1936. Elle devient Inspectrice des écoles maternelles en 1936 et prend sa retraite à Lyon l'année suivante. Elle était chevalier de la Légion d'honneur. Elle donnait beaucoup de cours et de conférences mais n'a pas publié.
Marie Artiges a épousé Émile Bordas, qui fut aussi professeur et inspecteur primaire. Ils ont eu 4 enfants, dont Henri et Pierre BORDAS, les fondateurs des éditions du même nom, et Annie BORDAS qui épousa René Deroudille (1911-1992), pharmacien lyonnais et critique d'art qui fut l'un des promoteurs de la Biennale d'art contemporain de Lyon.
Le nom de Marie Bordas a été donné à une école ouverte en 1989 dans le 8e arrondissement de Lyon, 14 bis rue de Champagneux, une rue en limite des quartiers du Grand Trou et du Moulin à Vent. L'appellation de cette rue date de 1980. Elle reprend le nom d'un très ancien domaine avec son château, dont les vestiges sont encore visibles aujourd'hui dans le site de l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu.
L'école Marie Bordas avait été conçue à l'origine pour être une école maternelle. Du fait de la montée des effectifs sur le quartier, pour alléger la pression sur le groupe scolaire Philibert-Delorme, des classes primaires ont été implantées à l'école Marie Bordas à partir de 2008. Cette école s'est révélée à son tour trop petite. La ville de Lyon a décidé de la raser et de reconstruire sur le même site un nouvel établissement scolaire prévu pour une capacité de 526 élèves (8 classes de maternelle, 10 d’élémentaire). Elle a été conçue par Atelier Dumetier Design, avec la particularité, très critiquée à l'époque du projet, d’avoir une cour de récréation sur le toit. Qu'en est-il à l'usage aujourd'hui ?
Michel Locatelli
Sources :
- Caplat Guy, BORDAS (Marie, Baptistine) née ARTIGES. In: L'Inspection générale de l'Instruction publique au XXe siècle. Dictionnaire biographique des inspecteurs généraux et des inspecteurs de l'Académie de Paris, 1914-1939. Paris, INRP, 1997, pp. 175-177)
- le Guichet du Savoir, Bibliothèque Municipale de Lyon
Animation : la ferme Urbaine octobre 2022
2 Novembre 2022Hector, Henri, Garance, Charis, Zizou... Ils étaient une quinzaine à attendre le visiteur vendredi 28 octobre matin au clos Layat. Quinze moutons bien gras, bien laineux, accompagnés de leur bergers, les deux Bastien, et de quelques bénévoles. Le temps est radieux, l'herbe est tendre. Les mamans et le nounous s'approchent, les enfant s'enhardissent, et très vite on fait connaissance. Nos moutons sont en confiance, ils se laissent approcher et caresser. Une petite fille leur tend des fleurs. Moment de bonheur tranquille, tandis qu'à deux pas, sur la route de Vienne passent les voitures.
On discute. Bastien le chef berger explique qu'ils viennent d'un village du Mont d'Or, là où se trouve leur Bergerie urbaine. Le troupeau au complet compte 37 bêtes, âgées de 4 ans à 10 mois. C'est une race vendéenne, élevée pour la viande, sans corne ni pour les mâles ni pour les femelles, Une fois par an, au mois de mai. On les tond. La laine est utilisée pour faire des cousins.
Dans la douceur matinale quelqu'un se risque à fredonner une vieille chanson de circonstance. Vous voulez écouter ? C'est ICI.
Mais l'heure tourne. Il va falloir quitter les lieux pour gagner la ferme urbaine du quartier des États-Unis. Nous voilà partis, au grand amusement des passants. Route de Vienne, rue Challemel-Lacour, on traverse les voies du tram bien sagement. Passage devant l'école Marie-Bordas, crochet par l'Espace Antoine-Dumont où on était déjà venu il y a quelques mois. Et on arrive à bon port, avant de revenir au point de départ pour retour ce soir à la Bergerie, mais en camion cette fois, pour ne pas trop fatiguer les pattes.
Rendez-vous est pris pour l'année prochaine. On a hâte de se revoir.
M.L.
Pour en savoir plus sur la Bergerie Urbaine : labergerieurbaine.fr/
À la recherche de l'ancien café Fonlupt
21 Septembre 2022Connaissez-vous la petite rue Antoine Fonlupt dans le quartier du Grand Trou ? Elle prend naissance route de Vienne peu après le square du 14e régiment de Zouaves et débouche dans la rue Pierre Delore en face du portail de l'ancien cimetière de la Madeleine. Le nom d'Antoine Fonlupt lui a été donné en 1946. Elle s'appelait auparavant rue (ou chemin) de la Croix-Mathon, mais si la rue voisine dite de la Croix-Barret a gardé sa croix et son nom, la croix Mathon n'a pas laissé de trace et son nom s'est effacé des mémoires.
L'histoire d'Antoine Fonlupt, résistant assassiné par un milicien en 1944, est bien documentée par une notice du site internet LE MAITRON. On y apprend que la famille Fonlupt atenu un café dans les années 1930 au 93 route de Vienne (Lyon, VIIIe) aujourd'hui disparu. La mère d'Antoine est décédée à cette adresse en 1937, alors qu'il avait 17 ans. En 1943, il « demeurait avec son père, 135 route de Vienne (Lyon, VIIIe arr.) » En fait, à l'époque, cette portion de la route de Vienne se trouvait dans le 7e arrondissement, puisque le 8e n'a été créé qu'en 1959.
Quand on cherche à localiser le n° 93, avec Google maps ou en se rendant sur place, on est vite déçu. En effet, la numérotation des maisons, côté impair, s'interrompt entre le 91 où se trouve un immeuble d'habitation et le 97 qui correspond au restaurant le Phil des Saveurs. Les n°s 93 et 95 n'existent plus. Le pâté de maisons qui se trouvait à cet endroit a été démoli, sans doute pour élargir le carrefour avec la rue du Repos. Cette démolition est certainement postérieure à 1937, date du décès de la mère d'Antoine Fonlupt, mais la date précise resterait à établir.
Aura-t-on meilleure chance de découvrir le 135 route de Vienne, où Antoine Fonlupt et son père vivaient en 1943 ? Eh bien non ! Pas de 135, car la numérotation s'interrompt aussi entre le 129 qui jouxte la pharmacie Triolaire et le 145 qui correspond au magasin Intermarché. Les n°s 131 à 143 ont disparu.
Mais tout n'est pas perdu. On dispose d'une précieuse carte postale représentant une vue de la route de Vienne dans les années 1930-40. Au centre, on voit clairement l'auvent en toile d'une devanture portant le nom FONLUPT et on peut situer, à hauteur de la voiture, le n° 129 toujours existant ; il n'a d'ailleurs pas beaucoup changé depuis l'époque de la photo. Les n°s 131 et 133 correspondaient vraisemblablement à des habitations situées en retrait de l'arbre, et il n'y a guère de doute que le n° 135 leur faisait suite : c'est là que se trouvait le deuxième café Fonlupt, là où Antoine vivait avec son père en 1943, en pleine guerre.
Comment ne pas être ému devant cette photo, et triste, parce qu'aujourd'hui il ne reste rien de ce lieu ? Il a été détruit entre 1972 et 1974 pour créer une placette à l'angle de la route de Vienne et de la rue Fonlupt. Deux vues prises du même lieu montrent le changement intervenu entre ces deux dates. La placette existe toujours. Elle est souvent encombrée par le stationnement des voitures. Elle est parfois le théâtre d'incivilités et de dégradations. Une réflexion est en cours pour améliorer son aspect et son usage.
Après avoir retrouvé la trace du café Fonlupt, une autre recherche reste à faire : retrouver la tombe d'Antoine Fonlupt au nouveau cimetière de la Guillotière. Une photo de cette tombe figure dans le site internet Maquis Rhône-Azergues. On y découvre aussi, avec émotion, un portrait d'Antoine Fonlupt inséré dans une plaque déposée sur la tombe par des membres de sa famille. Si vous parvenez à localiser cette tombe, merci de nous le faire savoir.
Michel Locatelli
Le bibliobus, en bas de chez vous !
21 Septembre 2022Chaque semaine, le bibliobus stationne dans votre quartier. Une semaine sur deux, le mardi entre 16h et 18h, le bibliobus est rue de Champagneux, devant l’école M. Bordas. La semaine suivante, il vous attend le jeudi, place Belleville, devant l’école P. Delorme entre 16h et 18h15.