Le Grain à Moudre - numéro 6 est disponible
15 Septembre 2022Reportage sur France 3 (l'histoire de la création de ce journal de quartier) : https://youtu.be/Xnmz5DVrq1Y
Le dernier numéro LE GRAIN A MOUDRE est disponible chez les commerçants, sur le marché de la Place Belleville, à l'Espace des 4 vents, à l'espace associatif Albert Laurent.
Au sommaire du #6 :
- L'édito
- Des nouvelles du café associatif : il faut être vigilant dans les prochaines semaines
- Dans le rétro
- Des QR Codes dans le quartier
- Dans l'histoire
- AGENDA
A consommer sans modération.
Cimetière de la Guillotière : Les clés du portail de la rue Pierre Delore
22 Juin 2022Il paraît bien étrange ce portail monumental encastré dans l'enceinte du nouveau cimetière de la Guillotière, rue Pierre Delore. Son style rappelle l'antiquité grecque, mais son histoire ne remonte pas aussi loin. Il a été installé en ce lieu en 1866, mais il n’avait pas été prévu à l'origine pour cet emplacement. C'est un portail qui a voyagé. Il provient d'un autre cimetière aujourd'hui disparu : le cimetière de la Madeleine.
Le cimetière de la Madeleine avait été créé en 1695, sur le territoire de la Guillotière, en plein champ, par les recteurs de l'Hôtel-Dieu, car l'hôpital manquait de place pour enterrer ses morts. Il se situait à l'emplacement de la résidence universitaire (CROUS), 59 rue de la Madeleine dans le 7e arrondissement.
Au fil du temps, avec l'urbanisation croissante de la rive gauche du Rhône, la capacité du cimetière de la Madeleine s'est révélée insuffisante. En 1822, on a ouvert un autre cimetière, aujourd'hui connu sous le nom d'ancien cimetière de la Guillotière, puis celui-ci devenant à son tour trop petit, on a créé le nouveau cimetière de la Guillotière qui a reçu ses premières sépultures à partir de 1859.
Le vieux cimetière de la Madeleine a cependant perduré pendant quelques années. En 1823 son entrée a été ornée d'un portail majestueux, et lorsqu'il a été définitivement abandonné, en 1866, le portail a été démonté et on l'a réinstallé là où il se trouve aujourd'hui, rue Pierre Delore, qui s'est longtemps appelée route de Vénissieux.
Ce portail donnait alors accès au cimetière des Hospices Civils de Lyon qui constitue une enclave au sein du nouveau cimetière de la Guillotière, mais cet accès est aujourd’hui condamné. Ce monument ne fait l'objet d'aucun classement, d'aucune protection. On peut le regretter, car il représente un des rares éléments de patrimoine de notre quartier. Son décor est particulièrement soigné et vaut le détour. La symbolique religieuse est bien visible mais elle reste sobre : croix, couronne mortuaire, couronnes d'étoiles qui rappellent le ciel. Et l'on remarquera aussi des médaillons représentant des mufles de lion, thème décoratif très fréquent à Lyon jusqu'au XIXe siècle, homonymie oblige.
Compte tenu de son histoire et de sa qualité architecturale, ce portail mériterait d'être préservé et régulièrement entretenu. Car le temps fait son œuvre inexorable : sous la peinture la rouille s'installe et les inscriptions gravées sur l'entablement sont devenues presque illisibles. En voici le rappel, avant qu'elles ne s'effacent complètement :
côté rue :
HIC PAUPER GRATUS DEO
IN OPES AETERNAS
MISERIAM CONVERTIT
Ici le pauvre reconnaissant à Dieu convertit sa misère en d'éternelles richesses
côté cimetière :
ANIMAS PAUPERUM TUORUM
NE OBLVISCARIIS IN FINEM
N'oublie pas dans la mort les âmes de tes pauvres
Les pauvres savaient-ils lire le latin et pouvaient-ils se consoler de telles annonces ?
Michel Locatelli
Source : Ancien cimetière des hospices de Lyon dit cimetière de la Madeleine : 1695-1866, par Birot Joseph, 1907
SELGT : autoconstruction d'une éolienne
6 Juin 2022La SELGT, présidée par Roger Dumont, est une association favorisant le développement d'activités culturelles, artistiques et sportives et réalisant de nombreuses animations dans notre quartier,
Elle a lancé la construction d"une éolienne pédagoqique Pigott au cours du week-end de l'Ascension. Cette initiative a pu se dérouler grâce à l'Atelier du Zephyr http://atelierduzephyr.org/ et des ingénieurs de l'INSA.
Une équipe de 10 personnes a travaillé sous la conduite de Clément Gangneux et Alice Bodin au cours d'un stage de 4 jours qui s'est déroulé à l'Espace des 4 vents.Pour construire la machine (la génératrice et ce qui va sur le mat), trois ateliers ont été organisés en parallèle. Au dernier jour, les différents éléments ont été rasemblés travail du bois, du métal et la génératrice)
L'éolienne ainsi réalisée sera présenté lors de l'emblématique Fête du Vent, ainsi répérée sur le Projet de Territoire de Moulin à Vent, qui se déroulera le samedi 2 juillet dans l'après-midi au Parc Clos LAYAT. Venez nombreux découvrir cette belle réalisation et en profiter pour alimenter votre réflexion sur les consommations d'énergie et l'indispensable protection de notre planète.
Source : article du Progrès publié sur la page Facebook de la SELGT; crédit photo Cyril Lestage - Le Progrès
Sous nos pieds : le final, Michel raconte
11 Mai 2022Compte-rendu d'une visite ANarchéologique
Depuis plusieurs mois, on avait vu pousser des panneaux aux quatre coins du quartier, avec cette signature bien énigmatique : LE BERG, et la photo d'un squelette aux allures préhistoriques. Rendez-vous avait été donné à la MJC des Quatre-Vents ce samedi 7 mai 2022. On allait enfin avoir la solution du mystère. Savoir qui est le BERG, savoir où ont été trouvés les restes de cet étonnant animal à trois têtes qui a beaucoup fait jaser dans les moulins ?
Un éminent représentant du BERG nous accueille. Ses explications sont claires : en 2019, lors des travaux entrepris pour la construction de l'école Anne Sylvestre, on a découvert les ossements d'une créature extraordinaire jusqu'alors inconnue. L'affaire a fait grand bruit. Elle a pris une dimension internationale. On en a parlé jusqu'en Suisse. Les spécialistes du BERG (BlÖfiq European Research Group) basé à Lausanne, sont formels : il s'agit d'un UNICUM, car c'est le seul spécimen du genre jamais trouvé. Il vivait ici il y a plus 900 ans, mais était-il à plume ou à poil ? À quoi lui servaient ses trois têtes ? On n'en sait rien. Les ANarchéologues du BERG reconnaissent qu'il y a encore beaucoup à apprendre à son sujet.
Par un hasard qui tient du miracle, lors de la mise au jour des restes de l'UNICUM, on a aussi découvert un document inestimable : une carte du XVIe siècle, représentant le quartier du Moulin à Vent à cette époque. Un angle de cette carte est orné d'un petit écusson où l'on devine, en regardant bien, le triple profil de notre UNICUM. La preuve manifeste, s'il en fallait une, que le Moulin à Vent fut longtemps son territoire d'élection.
Un musée-bibliothèque installé au coeur de l'école Anne Sylvestre, lui est consacré. On peut y consulter une multitude de documents, des textes, des dessins, des vidéos, réalisés par des enfants et des adultes du quartier. Au centre, on découvre avec émerveillement le squelette reconstitué de cet animal fabuleux.
Une guide initiatrice nous emmène vers les lieux indiqués sur la carte. On va de surprise en surprise. On aperçoit même au fond d'un jardin extraordinaire une créature aux vives couleurs : trois têtes, pas de doute, c'est bien lui, l'UNICUM toujours vivant. Évitons de le déranger sinon il s'en ira pour toujours.
L'exploration se termine dans un endroit où la nature semble avoir été préservée. Il y a des arbres, une prairie, un terrain de foot. Un des plus grand maître du BERG nous attend. Il nous explique qu'il a découvert l'entrée d'un monde souterrain, mais il ne veut pas s'aventurer trop avant car le sol est instable et menace de s'effondrer. Il s'est contenté de faire des sondages en introduisant dans la terre des tuyaux par où remonte la rumeur de ce qui vit sous nos pieds. « Ce sont des fossiles sonores, enfouis ici depuis la nuit des temps, indique notre sage sondeur. »
Madeleine, une petite fille, colle son oreille à l'embouchure d'un tuyau. Elle entend des bruits, des sortes de conversation, mais dans une langue inconnue. Enhardies, d'autres personnes se mettent en position d'écoute : certains entendent de la musique, d'autres des cris, des respirations. Moi, j'ai entendu le battement d'un cœur. Il y a du monde qui s'agite là-dessous.
Tout cela est bien étrange. On aimerait en savoir plus, mais le temps presse, il faut laisser la place. L'affaire n'est pas close. Les ANarchéologues ont du pain sur la planche. On reparlera certainement du Moulin à Vent et de son mystérieux univers souterrain dans les années qui viennent.
Michel Locatelli, un visiteur de l'après-midi
Quelques photos, d'autres sont accessibles dans la photothèque en format original.