Les rues du quartier : Rue Gouraud
9 février 2022
Mais qui est ce général Gouraud dont le nom est donné à une des rues du quartier du Grand Trou ? Cette rue d’apparence paisible bordée d’arbres en rive droite allant de la route de Vienne face à la place Belleville et débouchant sur la rue de Montagny ? Henri Joseph Eugène GOURAUD, né le 17novembre1867 à Paris et mort le 16septembre1946 dans la même ville, fait une riche carrière militaire.
Général d'armée et serviteur de l’élan colonial de la France, il s’illustre dans les colonies du Soudan français (actuel Mali), de Mauritanie, du Tchad et du protectorat marocain, puis, pendant la Grande Guerre, en Argonne, aux Dardanelles et en Champagne. Il participe à la constitution de l’Afrique Occidentale Française. Il contribuera à la victoire en 1918 avec la quatrième armée et entrera en libérateur dans Strasbourg.
Une ville a porté son nom, Zouérate, en Mauritanie.
Haut-commissaire de la République française au Levant de 1919 à 1923 et gouverneur militaire de Paris de 1923 à 1937, c'est l'une des figures importantes de l'histoire de la colonisation française. Mais Il est davantage connu pour sa mission en Syrie et au Liban que pour ses vingt années passées en Afrique.
Le général Gouraud est envoyé par Georges Clemenceau comme haut-commissaire de la République en Syrie et au Liban et commandant en chef de l'armée du Levant. Il arrive à Beyrouth en novembre 1919, pour assurer le protectorat français au Proche Orient décidé par les puissances victorieuses au lendemain de la chute de l’Empire Ottoman.
La Grande Syrie est aux prises des rivalités entre nationalismes arabes maintenant libérées du joug ottoman, entre lesquelles les différentes communautés chrétiennes essaient de compter et de préserver leur futur.
Le 1er septembre 1920 le général Gouraud proclame la création de l'État du Grand Liban à majorité chrétienne (le Liban actuel), en y annexant le mont Liban et les villes côtières conformément aux souhaits émis par les chrétiens maronites dont l’influence est prépondérante. La Société des Nations confirmera le mandat français et reconnaitra l’organisation administrative ainsi réalisée.
Le Général Gouraud n’a rien à voir avec Lyon mais Edouard Herriot donnera le nom de cet illustre personnage à la rue qu’il inaugure en novembre 1938. La quasi-totalité des immeubles est construite par Napoléon Bullukian dont ce sont les premiers chantiers, auxquels beaucoup d’autres suivront dans le 8ème , qui feront sa renommé et le début de sa fortune au service du mécénat.
Chantier rue G. Gouraud
Ainsi les habitués de la rue Général Gouraud peuvent-ils savoir maintenant qu’ils habitent une rue aux résonances humaines et historiques peut-être jusque là méconnues.
Serge Obozian.